
« Attention Cally ! Ne t'éloigne pas trop ! »
Will se tourne vers Marion, qui regarde attentivement leur fille jouer sur la plage. Elle a les sourcils froncés et se tient penchée en avant, prête à bondir au cas où son enfant tomberait. Will encercle ses épaules dénudées de son bras. Il est heureux.
« Ne t'inquiète pas. Elle n'a aucun moyen de se faire mal. »
Sa femme lui rend un regard peu convaincu, mais se détend légèrement. Il embrasse sa peau juste sur la pointe de son épaule. Elle est douce, chauffée par le soleil, sent le sel de mer et la vanille. Il...
Ouvrit les yeux.
La nuit dehors pesait comme une chape de plomb sur une ville endormie. Quelques lumières tentaient vainement de percer l'obscurité : des phares de voitures, des lampadaires, des écrans de téléphones portables. Il jeta un coup d'½il rapide sur son micro-ondes, qu'il apercevait depuis son canapé. L'horloge digitale indiquait 4:30. Il avait donc dormi un peu plus de deux heures. Eh bien, c'était toujours ça de pris, bien qu'une fatigue latente semblait alourdir chacun de ses muscles alors qu'il se remettait debout.
Au milieu du couloir, son vieux Narrok leva une oreille et entrouvrit un ½il paresseux. Le chien au pelage sombre observa distraitement son maître s'allumer une cigarette et se diriger vers la porte d'entrée. Avec un bâillement qui lui ouvrit la gueule de façon exagérément grande, il attendit que Will vienne à lui avec sa laisse. Juste le temps que son maître enfile un manteau, et ils étaient partis pour une des nombreuses balades nocturnes auxquelles il avait droit depuis quelques années.
Une légère brise serpentait entre les rues, emmêlant les cheveux de l'inspecteur, qui traversait comme un automate le petit parc non loin de son appartement. S'asseyant sur un banc, il observa son chien courir après des feuilles envolées par le vent. Les images de son rêve revenaient le hanter. Comprenant que de toute manière il ne pourrait pas s'en défaire, que ces bribes de souvenirs heureux s'accrocheraient avec force à son esprit, il sortit son téléphone portable de la poche de son manteau. Il parcourut du regard la galerie photo, faisant défiler les images d'un mouvement de pouce répété.
Il sourit devant la photo de Cally à son anniversaire, ou bien encore devant celle de sa fille toute fière sur un poney. Sur un portrait, Will eut l'impression qu'elle le jugeait, de son petit regard brillant d'intelligence. Elle avait hérité du visage doux et anguleux de sa mère ainsi que de ses yeux en amande. Il se dégageait d'elle l'espièglerie caractéristique des enfants insaisissables. Cependant, elle avait définitivement les mêmes yeux que son père, bleu tirant sur le gris, un trait de famille remontant des souches irlandaises des Telford. Quoique, si le regard de Cally brillait de nuances claires, comme deux perles de Tahiti, les yeux du vieux flic étaient plus sombres et orageux. Ils étaient les témoins d'une tempête intérieure, contenue à grande dose de cigarettes, d'alcool et de longues nuits passées à simplement attendre que le soleil se lève.
C'était tout à l'avantage de l'enfant.
Will rangea son téléphone et reporta son attention sur son chien, qui commençait à creuser un quelconque trou de ses puissantes pattes avant, le museau profondément enterré dans la terre. Il sourit intérieurement. Depuis que sa femme était partie avec sa fille, ils n'étaient plus que tous les deux pour se tenir mutuellement compagnie.
L'inspecteur rentra chez lui une quinzaine de minutes plus tard, suivant les premières lueurs de l'aube et les relents de café s'échappant des foyers. Alors que Narrok allait directement se recoucher dans le couloir, Will se rendit dans sa salle de bain, faisant passer sa chemise de la veille par-dessus sa tête sans davantage la déboutonner.
L'eau tiède lui fit du bien. Elle courait de sa nuque jusqu'entre ses omoplates, continuait son chemin dans le creux de son dos musclé jusqu'à échouer sur la courbe de ses fesses. Will fit rouler ses épaules en arrière, faisant craquer ses articulations avec une légère grimace. Il mettait plus de temps qu'avant pour se remettre de ses courbatures.
Il sortit peu de temps après, complètement nu et les pensées moins chaotiques. Il se posa devant le miroir au-dessus du lavabo, au bord duquel traînait un rasoir et une bouteille de parfum. Il essuya du plat de la main la buée accumulée sur la surface du miroir, jetant avec dédain un rapide regard à ses avant-bras. « Cally » et « Marion » étaient encrés dans sa peau pour l'éternité. Sa plus grande réussite... inévitablement liée à son plus grand échec.
Se saisissant de son rasoir, il soupira un instant avant de plaquer la lame contre sa gorge. Il se caressa le cou, pencha la tête. Ses doigts calleux remontèrent le long de sa jugulaire, laissant quelques millimètres d'épaisseur à son collier de barbe poivre et sel. Puis le tranchant fit le contour de sa mâchoire, forte, serrée, de ses joues, creuses, et passa autour de sa bouche, aux lèvres pleines et fendues. Il rinça le rasoir d'un coup d'eau, se caressa distraitement la peau du bout des doigts. Il ne s'attarda pas sur la tâche bleuie sur son menton.
« Monsieur, il est interdit de fumer dans l'enceinte du bureau.
— Allez-vous m'arrêter, officier ? »
Alexandrea baissa les yeux tandis qu'elle lui tendait son café sans un mot. Will soupira bruyamment. Il entendait d'ici la voix imposante du procureur crier dans son bureau, situé à l'étage, actuellement plus ou moins au-dessus de sa tête. Et il n'était même pas 7h. Quelque chose lui disait qu'il allait passer une longue journée.
Il rentra à l'intérieur du bâtiment et, sans prêter attention au comptoir où sonnaient les appels d'urgence, appuya sur le bouton de l'ascenseur, qui arriva une poignée de secondes plus tard avec un « ding » triomphal. Il pénétra dans la petite cabine les mains dans les poches. Traverser le couloir au papier peint vert d'eau, ignorer l'étrange femme brune assise sur une chaise, se lancer un nouveau café à la machine automatique, et rentrer finalement dans son bureau. Il serra les dents. Devant lui, le meuble en métal croulait sous une pile de pochettes cartonnées, qui elles-mêmes dégueulaient de feuilles et de papiers annotés.
« Il n'aura pas perdu de temps » pensa-t-il à l'encontre de Mr Brown, déjà lassé avant même d'avoir commencé à travailler.
Il s'assit dans son fauteuil sans aucune délicatesse, se fit craquer les doigts, et rouvrit le premier dossier en sirotant une gorgée de café. Le témoignage avait été analysé au mot près : rien n'avait échappé au regard acéré de l'avocate. Will pouvait l'imaginer sans difficulté, tant il avait pu passé de longs moments suspendus à l'admirer travailler chez eux. La blancheur de lait de sa peau rehaussée par la lumière de la petite lampe, ses sourcils froncés lorsqu'elle annotait une phrase, et cette étrange manie qu'elle avait de se gratter l'oreille lorsqu'elle était totalement absorbée par ses réflexions. L'inspecteur chassa mentalement ces images et posa sa tête contre sa paume, se frottant les joues, tout en jouant avec son stylo. Il allait certainement devoir recontacter son témoin, le faire revenir ici, signer une nouvelle déposition, peut-être refaire des analyses. À la simple idée de devoir rappeler les agents de l'équipe scientifique, il fut pris d'un découragement tel qu'il aurait juré qu'un autre homme venait de s'asseoir sur ses épaules.
« Inspecteur Telford ? Vous avez un instant ? »
Alexandrea venait de passer sa tête par l'encadrement de la porte, sans entrer davantage. Will mit un temps à se tourner vers sa coéquipière, terminant d'abord ce qu'il était en train de rédiger, avant de remonter lentement son regard de sa liasse de papier à la jeune femme. Quelques mèches brunes s'échappaient de son chignon tiré, obligatoire selon le protocole. Elles accentuaient les tâches de rousseur de ses joues hâlées. Elle avait beau avoir pâli depuis qu'elle résidait au Canada, son teint des Barbade lui rappelait toujours cette couleur chaleureuse du sable mordoré.
« Oui Alex ? »
L'officier sourit un instant avant de rentrer dans la pièce à l'éclairage tamisé. Elle était venue avec le ventre noué, toujours affectée par la façon dont Will l'avait envoyée bouler un peu plus tôt, n'ayant de toute évidence pas compris sa tentative d'humour. Enfin, cela faisait déjà quelques temps qu'il n'était plus d'humeur à rire, mais cela n'empêchait pas Alexandrea d'essayer de le dérider un minimum au quotidien. Elle avait en quelque sorte la sensation que c'était son devoir, en tant que partenaire, mais aussi en tant qu'amie.
« Brad et moi allons manger Chez Brent, tout à l'heure. Vous nous accompagnez ? »
Will balaya son bureau du regard, évaluant rapidement le temps qu'il lui était nécessaire pour terminer cette première partie. Il était de toutes les façons établit dans son esprit qu'il allait ramener la pile de dossiers chez lui.
« À quelle heure, exactement ?
— Brad finit dans trois quarts d'heure. On se retrouve devant ?
— À toute à l'heure, dans ce cas. »
Elle n'insista pas plus et referma doucement la porte derrière elle. Dans le couloir, elle sourit, flottante, appréciant tendrement ces moments où l'inspecteur reprenait ces inflexions familières. Leur rareté ne faisait que rehausser leur valeur. Elle espéra un instant qu'il ne revienne pas brusquement sur sa décision. Mais ceci était peu probable : lorsque l'homme s'engageait dans quelque chose, il s'y tenait toujours. En réalité, il semblait même que sa droiture était au moins à la hauteur de sa rancune.
Will termina la rédaction de ses premiers rapports et quitta son bureau en repliant ses dossiers. Il alla rendre son travail directement au procureur sans davantage s'attarder dans son bureau. À vrai dire, l'odeur de lavande qu'il s'évertuait à mettre de façon régulière – sûrement pour cacher l'odeur de tabac – l'étouffait réellement.
Une camionnette sombre s'était garée devant la porte du fond, celle qui donnait sur les cellules de garde à vue. Will observa la scène d'un ½il distrait en cherchant la boîte d'allumettes qu'il gardait dans la poche arrière de son pantalon. Un détenu en tenue orange montait dans le véhicule, épaulé de deux agents qui le tenaient par les coudes. Des nuages lourds de pluie s'amoncelaient dans le ciel. Il alluma sa cigarette en recrachant une volute de fumée vers le fourgon. Il crut apercevoir une femme derrière la porte de la voiture blindée. Mais lorsqu'il cligna des yeux, il n'y avait que la danse de la fumée de sa cigarette et les deux agents signant des papiers pour le transfert du prisonnier. Will se détourna de la scène et pivota sur ses hanches vers la grande allée principale menant au commissariat. Bradley Lahorte, le petit nouveau qu'Alexandrea était en charge de former sur le terrain, discutait avec un collègue que Will ne remarqua pas de suite. Sinon, il se serait bien gardé de se diriger vers eux.
« Inspecteur ! Je ne savais pas que vous étiez là... » grinça le policier en écarquillant les yeux lorsqu'il le vit arriver.
Will fut pris d'un geste incontrôlé. Il commença à mordre le bout de sa cigarette dans sa bouche sans s'en rendre compte, les mains fermées en poing au fond de ses poches. Comme soudainement repoussé, Brad recula de quelques pas, n'osant se mettre entre son supérieur et son ami. Scott Warrent.
Ce dernier leva vers Will un regard prudent. Celui qu'il reçut en retour aurait pu déclencher une extinction de masse.
« J'ai été appelé par le procureur pour une réouverture d'affaire, répondit le plus vieux. Et je t'ai déjà dit de ne pas m'appeler par mon statut lorsque nous sommes dehors. »
La voix de Will se voulait détachée, mais chacune de ses phrases était involontairement tranchante. Adresser la parole à cet homme était pour lui une réelle mise à l'épreuve de sa capacité à prendre sur lui. Son interlocuteur haussa les épaules d'un air contrit, mal à l'aise mais sans se laisser trop chambouler.
« Techniquement, je suis obligé.
— Techniquement, tu couches avec ma femme. »
Il inspira profondément par le nez, se passa la langue sur ses lèvres pincées. Expira. C'était sorti tout seul, et bien qu'il avait conscience que ce n'était pas une remarque des plus malignes, il ne parvenait pas à s'en vouloir. Lorsqu'il reprit, sa voix s'était adoucie à grands coups de volonté :
« Comment va Cally ? »
Scott ne releva pas sa remarque et lui répondit sur ce ton plein d'entrain qui le caractérisait.
« Elle est revenue la semaine dernière d'une sortie scolaire en forêt dans le Manitoba, avec le teint un peu rougit. Ses dernières notes étaient très bonnes. Elle est tellement intelligente ! Moi je ne connaissais toujours pas mes tables à son âge. Et...
Will l'interrompit brusquement :
— Attend. Ma fille était dans une autre province et je n'étais même pas au courant ?!
Il y eut un silence pesant. Ce fut l'inspecteur qui le rompit en premier, visiblement agité.
— Pourquoi Marion ne m'en a-t-elle rien dit ?
— Je ne sais pas, je suppose qu'elle a oublié...
— Ne m'insulte pas de cette façon Scott ! »
Ce dernier eut un mouvement de recul et leva les mains en geste de paix. Tout à coup, son supérieur lui paraissait beaucoup plus grand qu'il ne l'était déjà. Will écrasa son mégot violemment sur le sol. Bien qu'il n'eut pour l'instant aucun geste agressif envers lui, une colère destructrice émanait de tout son être, le forçant à battre en retraite. Will était de ces personnes instables qui, malgré un grand contrôle d'elles-mêmes acquis avec l'expérience, pouvaient perdre leur calme sans prévenir. Brad, resté silencieux, se demanda un court instant s'il devait s'interposer, mais finit par s'abstenir, se répétant pour se rassurer que cela faisait maintenant plusieurs mois que l'inspecteur Telford ne s'était pas fait remarquer pour comportement particulièrement violent. Sauf la veille. Bon, d'accord.
« Tu sais quoi ? J'avance mon week-end. J'irai chercher ma fille ce vendredi soir. »
Will avait utilisé ce ton ferme et posé que seuls ceux qui avaient l'habitude d'être obéis connaissaient. C'était sans appel, si bien que Scott ne chercha même pas à le contredire. Néanmoins, il s'y opposa fermement à l'intérieur de lui.
L'homme aimait sincèrement Cally, et commençait à peine à se faire voir comme une figure plus ou moins paternelle pour la gamine, au bout de deux années aux côtés de sa mère. Seulement, à chaque fois que la petite revenait de chez son père, Scott la retrouvait dans un sale état émotionnel. Cette enfant était une vraie éponge, bien plus lucide que la moyenne pour son jeune âge, un trait de caractère qu'elle avait dû certainement hériter de sa mère. À vrai dire, Scott se faisait du réel souci pour elle. Il restait hanté, le c½ur serré, d'un souvenir où la petite avait refusé de parler de la soirée, un jour où elle avait passé le weekend chez son père. Plus tard cette nuit là, lorsqu'il était allé la voir, vraiment inquiet, Cally lui avait demandé si c'était de sa faute si son Papa ne dormait plus.
Scott en voulait sévèrement à Will. Consciemment ou non, il faisait souffrir sa fille en rejetant sur elle des émotions toxiques et destructrices. Il n'avait pas le droit d'imposer à une si jeune enfant des réflexions si adultes et tristes. Tout ce que lui-même désirait, c'était faire en sorte que la fille de la femme dont il était profondément tombé amoureux reste dans l'innocence de l'enfance le plus longtemps possible. La vie était trop cruelle pour des êtres comme elle. Son métier lui en avait appris quelque chose.
Alors qu'il allait finalement s'opposer à la décision de Will, son officier débarqua le sourire aux lèvres. Ses joues rosirent lorsqu'elle passa à côté de l'inspecteur, mais ses yeux étaient assombris d'énervement. Elle eut le réflexe dont Bradley avait manqué et se glissa immédiatement, mais avec subtilité, entre les deux hommes qui s'affrontaient du regard. Les yeux de Will tombèrent sur le morceau de nuque que laissait entrapercevoir le col de la jeune femme. Sa peau caramel sentait la fleur de tiaré. Il prit une nouvelle grande inspiration, calmant la tempête qui grondait entre ses entrailles, et laissa échapper un long soupir tandis que ses épaules s'affaissaient d'elles-mêmes.
« On y va ? » demanda Alex d'une voix calme en se tournant vers lui, ayant attrapé Brad par le bras.
Il acquiesça en silence et la suivit sans jeter un seul regard à l'agent Warrent derrière lui.
Sans davantage de cérémonie, Will attrapa la bouteille de Whisky sous le comptoir qui servait de séparation entre la cuisine et le salon. Il s'en servit un fond de verre, le vida cul sec. La chaleur du liquide ambré lui réchauffa l'estomac, le relaxant à peine.
Appuyé contre le rebord de l'évier, il lança son répondeur, dont le petit clignotement alertait qu'il avait enregistré un ou plusieurs messages. Il n'écouta sa boîte vocale que d'une oreille distraite, le regard fixé sur une goutte de whisky restée au fond du verre.
« Vous avez : un nouveau message. Laissé : aujourd'hui, à : quinze heures. – un bip strident retentit, puis une voix douce et chantante s'éleva dans la pièce – Hey Will, c'est Abby. Désolée de te déranger, mais je pense que tu dois être au boulot, comme d'habitude. – la voix de sa belle-s½ur renifla – Voilà, je t'appelais parce que j'étais en train de vider mon garage, et j'ai retrouvé plusieurs affaires qui pourraient peut-être t'intéresser. Elles... elles étaient à Tarek. Je te les ai mises de côté, au-cas où. Je t'embrasse.»
Will se resservit un verre de whisky, le vida aussitôt.
Dehors, un éclair déchira le ciel.




melvncholia, Posté le mardi 12 février 2019 08:22
Un chapitre deux tout à fait exaltant ! Tu installes peu à peu le monde de Will, avec sa famille, ses collègues. Ses habitudes comportementales, c'est très bien fait. De cette manière, on peut facilement s'imaginer l'inspecteur Telford et comprendre les raisons de son état. Le passage où tu évoques la relation qu'entretient Cally et Will ça m'a brisé le c½ur, parce que je m'imagine la tristesse incomparable de Will et à sa place, si j'avais perdu ma fille et mon homme, je n'aurai pas survécu.
Je ne sais pas si c'est moi qui délire, mais dans le chapitre, il est mentionné que Will aperçoit une femme et le temps d'un battement de cil, elle n'était plus là. Will a-t-il des hallucinations ? Ça m'intrigue fortement !!
Je continue parce que c'est beaucoup trop captivant pour arrêter ♥